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CNews sous le feu des critiques après des propos d’Eric Zemmour sur les mineurs isolés

Face à l’info

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Photo: Shutterstock

La chaîne, qui a laissé passer une séquence, risque des sanctions. Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste ».

Est-ce l’effet des audiences qui le galvanise ? Se sent-il désormais intouchable ? Eric Zemmour a de nouveau franchi la ligne jaune, mardi 29 septembre 2020. Dans « Face à l’info », le polémiste star de CNews s’en est pris aux « mineurs isolés », à la suite de l’attentat du 25 septembre rue Nicolas-Appert, à Paris, commis par un Pakistanais qui avait été pris en charge comme mineur isolé – il aurait en fait 25 ans.

Ces jeunes, « ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs. C’est tout ce qu’ils sont. Il faut les renvoyer. Il ne faut même pas les laisser entrer. Pour cela, il faut sortir de la Cour européenne des droits de l’homme [CEDH], qui est l’origine du mal », a assuré M. Zemmour. Une CEDH que le journaliste a pourtant lui-même saisie en 2019 après une condamnation pour provocation à la haine religieuse. « Pas tous ! », a vaguement modéré Christine Kelly, mardi, avant d’essayer de calmer le jeu, qui avait définitivement dérapé. « Ces propos vous appartiennent et [n’engagent] pas CNews », a-t-elle conclu.

Cette nouvelle sortie de route, repérée vingt-quatre heures après sa diffusion par « Traduisons Les », un compte Twitter fort de 80 800 abonnés qui tourne en dérision les propos politiques, pourrait coûter cher à la chaîne d’information du groupe Canal+ (propriété de Vivendi, dont le premier actionnaire est Vincent Bolloré).

Jeudi 1er octobre, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste », confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne. Les présidents des départements du Gers, des Landes et de la Gironde (PS) ont annoncé tour à tour vendredi qu’ils portaient plainte contre le polémiste Eric Zemmour « suite à ses propos sur les migrants mineurs ». Ces nouvelles procédures sont similaires à celle annoncée la veille par la Loire-Atlantique.

De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a déclenché l’article 40 du code de procédure pénale, qui l’oblige à signaler au procureur toute infraction dont il a connaissance. C’est la troisième fois que le régulateur de l’audiovisuel y a recours dans le cadre d’une intervention d’Eric Zemmour. Il l’avait notamment activé après la diffusion sur LCI de la longue diatribe du polémiste contre l’islam et les musulmans, diffusée lors de la « convention de la droite » organisée par des proches de Marion Maréchal en 2019. Le journaliste a été condamné le 25 septembre à 10 000 euros d’amende pour ces propos.

Source : Le Monde – 02/10/20

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