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Disparition de Christophe Deloire, Secrétaire Général de Reporters sans Frontières

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Christophe Deloire exerçait ses fonctions à la tête de RSF depuis 2012 et « a transformé l’association (…) en un champion mondial de la défense du journalisme, durant douze ans », salue l’ONG dans un communiqué.

Pour le journaliste Pierre Haski, président du conseil d’administration de RSF, « Christophe Deloire a dirigé l’organisation à un moment crucial pour le droit à l’information. Sa contribution à la défense de ce droit fondamental a été considérable ».

Christophe Deloire était « un défenseur sans relâche, sur tous les continents, de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme, dans un contexte de chaos informationnel », poursuit RSF. « Le journalisme était le combat de sa vie qu’il a mené avec une conviction inébranlable », poursuit l’ONG.

Dans un communiqué interne, France Médias Monde a rendu hommage à Christophe Deloire, saluant celui qui « agissait sans relâche pour la liberté, le pluralisme et l’indépendance du journalisme, et défendait avec conviction et éloquence celles et ceux qui incarnent ces idéaux ».

Thibaut Bruttin, adjoint de Christophe Deloire, a tenu à rendre hommage à ses combats, notamment pour faire libérer des journalistes emprisonnés. « Il a été de tous les combats pour les journalistes emprisonnés à travers le monde, a-t-il confié à Valérie Cohen de RFI. Je pense notamment à la crise turque en 2014, 2015, 2016, où il a permis la libération, avec les campagnes que RSF menait, à la fois de journalistes turcs qui étaient emprisonnés, mais aussi de journalistes français ou internationaux qui étaient dans les geôles d’Erdogan. Je pense aussi à tout le travail qui a pu être effectué pour les journalistes russes en exil et aussi à l’aide décisive que RSF a apporté sous son mandat à Marina Osianikova, la journaliste à la pancarte qui a trouvé refuge en France. On peut penser à la libération d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier. À tous ces mouvements qui ont amené, par exemple, la libération encore récemment d’Olivier Dubois au Mali ou de Mortaza Behboudi en Afghanistan. Ce sont des figures iconiques d’un combat qui s’incarnait, je crois, grâce à RSF, dans une part de la communauté journalistique et dans la société française, et qui a permis le retour de ces journalistes dans leur foyer. »

« Infatigable défenseur du droit à l’information »

« Christophe a amorcé un virage pour que RSF s’inquiète désormais, y compris en Europe, des problèmes d’indépendance, de liberté et de pluralisme de l’information, a également affirmé Thibaut Bruttin. En France, c’est le combat contre l’emprise de certains propriétaires de médias sur les rédactions, notamment le soutien que nous avons apporté à la grève du Journal du dimanche ou aussi la décision du Conseil d’État de février dernier, qui devrait permettre de sanctionner prochainement CNews pour défaut de pluralisme. Tout cela, ce sont les combats que RSF a menés et que Christophe a incarnés. »

Il avait été nommé délégué général des États généraux de l’information fin 2023, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. « Pilier du dispositif, infatigable défenseur du droit à l’information, Christophe a marqué les travaux des États généraux de l’information dès leur lancement par son engagement, ses convictions, son énergie, son écoute, mais aussi son humanité », ont réagi les membres de ces États généraux dans un autre communiqué.

Avant de prendre la tête de RSF, Christophe Deloire avait dirigé le CFJ, une école de journalisme reconnue, de 2008 à 2012. Auparavant, il a travaillé pour Le Point de 1998 à 2007, aux départements société et politique en tant que reporter d’investigation. Avant, il a aussi travaillé pour les chaînes de télévision ARTE et TF1.

Lancée en 1985 en France, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) est devenue au fil des décennies un fer de lance de la liberté de la presse et du droit d’informer dans le monde. L’organisation non gouvernementale, dont le siège est à Paris, est présente sur tous les continents : via des bureaux dans une dizaine de villes et des correspondants dans quelque 130 pays, elle détecte et dénonce les entraves à la liberté d’informer et vient en aide aux journalistes emprisonnés ou menacés, sous diverses formes (assistance juridique, prêt de gilets pare-balle, bourses, pressions auprès d’États et d’institutions…). Elle s’est notamment beaucoup mobilisée ces dernières années pour exiger la vérité sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Depuis 2002, l’ONG publie un bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans 180 pays. Ce « classement mondial de la liberté de la presse » fait référence pour de nombreux médias et plusieurs institutions internationales.

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