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Rapport 2023 de l’Arcom sur la représentation de la société française dans les médias
L’Arcom rend compte annuellement au Parlement des actions des éditeurs de services de télévision et de radio en matière de représentation de la société française et de lutte contre les discriminations ainsi que des actions qu’elle a menées.
Introduction
Conformément à l’article 3-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986, complété par la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) doit rendre compte annuellement au Parlement des actions des éditeurs de services de télévision et de radio en matière de promotion de la diversité sociale et de lutte contre les discriminations ainsi que des actions qu’elle a menées.
Pour ce faire, l’Arcom établit annuellement, depuis 2009, un « baromètre de la représentation de la société française », outil de mesure qui propose, chaque année, une photographie à un instant donné de la représentation de cette diversité sur les écrans. Les résultats du baromètre permettent aussi aux éditeurs, à échéances régulières, d’avoir une idée précise de l’image qu’ils renvoient de la société et ainsi de mieux nourrir leurs antennes de personnes diverses et de programmes représentatifs de la diversité sociale, sans le faire de manière événementielle.
Parallèlement, une délibération du 10 novembre 2009 tendant à favoriser la représentation de la diversité de la société française dans les programmes des chaînes nationales hertziennes gratuites et de Canal+ a été adoptée par l’Arcom (annexe 1). Cette dernière impose aux éditeurs de prendre chaque année auprès de l’Arcom des engagements en matière de diversité sociale et fixe les modalités de suivi de ces engagements. En fonction des éventuelles insuffisances constatées, et notamment au regard des résultats du baromètre de la représentation de la société française, les éditeurs sont susceptibles de renforcer leurs engagements.
Le présent rapport rappelle dans un premier temps l’action de l’Arcom au cours de l’année écoulée. Il fait ensuite état de la représentation de la société française sur les écrans en 2021, en la mettant en perspective avec les engagements pris en la matière par les éditeurs.
Chiffres clés
Origine perçue
Les personnes perçues comme « non-blanches » ont été moins représentées en 2021 à la télévision (14% contre 16% en 2020).
Leur présence est particulièrement faible sur les chaînes d’information en continu puisqu’elles ne représentent que 10% des personnes indexées.
Représentation selon l’attitude
Si les personnes vues comme « non-blanches » tiennent une place plus importante dans les rôles à connotation négative (22 %) que dans ceux à connotation positive (18 %), leur proportion dans des rôles de héros est plus importante que chez les personnes vues « comme blanches ».
43 % des personnes ayant une attitude à connotation négative dans les programmes d’information sont vues comme « non-blanches ».
Représentation des femmes
La présence des femmes à la télévision est stable (39 %). Leur proportion est plus importante sur les chaînes historiques (44 %).
Représentation du handicap
La représentation du handicap reste marginale : seulement 0,8 % du total des individus indexés, en 2021, est en situation de handicap.
Un tel résultat apparaît particulièrement décevant dans la mesure où l’une des deux semaines indexées était marquée par l’opération du Duoday. Les politiques de ressources humaines des entreprises de médias audiovisuels, de plus en plus favorables à l’inclusion des personnes handicapées au sein de leurs entreprises, ne trouvent pas leur pendant à l’écran.
Représentation en situation de confinement
Les résultats du baromètre montrent que la situation de confinement connue en avril 2021 n’a pas eu d’impact significatif, tant quantitatif que qualitatif, sur l’état des représentations sociales à la télévision.
La hausse des personnes en situation de précarité (1,1 % soit 0,3 point supplémentaire par rapport à la période hors-confinement – 0,8 %) reste toutefois bien en deçà des réalités sociétales.
Représentation selon le lieu de résidence
La télévision donne à voir une image très urbaine de la société avec toutefois des déséquilibres au sein de cet ensemble :
les habitants des centres-villes historiques y sont très largement représentés (65 %) contrairement à ceux des banlieues (4 %). Les habitants des villages représentent 13 % des personnes à l’écran (avec une diminution de trois points par rapport à l’année 2020)
Représentation selon l’âge
La sous-représentation des plus âgés et des plus jeunes persiste en 2021 :
les plus de 65 ans représentent 5 % des personnes indexées alors même qu’ils constituent la tranche d’âge la plus importante en France. Ce constat est accru pour les femmes, qui voient leur représentation considérablement diminuer à partir de 50 ans (40 % des femmes indexées ont entre 35 et 49 ans, 15 % entre 50 et 64 ans). Les plus jeunes sont représentés à hauteur de 10%.
Représentation selon la catégorie socioprofessionnelle
Les catégories socioprofessionnelles représentées à l’écran ne sont toujours pas le reflet de la réalité :
les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) sont surreprésentées (75 %) au détriment des catégories inférieures (CSP-), représentées à hauteur de 10 %, et des inactifs (15 %).
Les résultats du baromètre montrent que la situation de confinement connue en avril 2021 n’a pas eu d’impact significatif, tant quantitatif que qualitatif, sur l’état des représentations sociales à la télévision. La hausse des personnes en situation de précarité (1,1 % soit 0,3 point supplémentaire par rapport à la période hors-confinement – 0,8 %) reste toutefois bien en deçà des réalités sociétales.
Périmètre de l’étude
Le baromètre 2021 a été réalisé à partir du visionnage :
- de 19 chaînes de la TNT (TF1 ; TMC ; TFX ; France 2 ; France 3 ; France 4 ; France 5 ; France info : ; M6 ; W9 ; Canal+ ; C8 ; CStar ; CNews ; BFM TV ; LCI ; NRJ 12 ; Gulli ; RMC Story) ;
- de 2 semaines de programmes pour la période hors confinement : du 25 au 31 janvier et du 15 au 21 novembre 2021 ;
- d’une semaine de programmes, du 5 au 11 avril 2021, au cours de laquelle avait été déclarée une période de confinement lié à la pandémie de Covid-19 ;
- sur les tranches horaires de 17 h à 23 h (toute émission dont plus de 50 % de la durée prend place entre 17 h et 23 h étant indexée dans sa totalité) ;
- des programmes d’information de mi-journée des chaînes qui en diffusent (TF1, France 2, France 3, M6, C8) ;
- selon 7 critères : l’origine, le sexe, le handicap, la situation de précarité, la catégorie professionnelle, l’âge, le lieu de résidence.
Ce travail d’indexation a concerné :
- Plus de 2 900 programmes (environ 1 800 heures) dont 662 fictions (plus de 466 heures), 955 programmes d’information (près de 548 heures), plus de 717 magazines/documentaires (près de 412 heures) , plus de 521 divertissements (environ 334h) et plus de 79 retransmissions sportives (plus de 42h);
- plus de 64 000 personnes.
La méthodologie plus détaillée de l’étude se trouve en annexe 2 du rapport à télécharger ci-dessous :